vers mentonnieres.com |
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Entretien
avec Jacques Gay |
Depuis
combien de temps vous êtes vous penché sur l'étude
de la position des violonistes et altistes et de mentonnières
sur mesure?
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Jacques.Gay - Depuis 1980 Jouant du violon
moi même, j'ai vraiment compris à cette époque
l'importance de la tenue instrumentale, pour se libérer
(autant que possible) d'un ensemble de problèmes techniques enchevêtrés: sonorité,
position du pouce inadaptée, angles, stabilité
dans les démanchés, vibrato: vitesses et synchronisme
des notes vibrées avec l'expression de l'archet, avec
les douleurs qui surviennent lorsqu'on travaille trop sans pour
autant aboutir aux résultats escomptés ...
Plus jeune, j'avais fait la prestigieuse Ecole BOULLE dans l'atelier
roi: l'atelier de sculpture qui est sans doute l'un des meilleurs
ateliers au monde
Il s'agissait dans un premier temps de séparer les différentes
fonctions mises en oeuvre pour jouer du violon, ou de l'alto
et analyser ce qui se passe en sériant les problèmes
afin de hisser la prise de conscience progressivement à
un niveau d'éfficacité réelle.
Pour cela j'ai rencontré beaucoup de gens dans les différents
domaines auxquels les violonistes s'adressent ou auxquels ils
ont recours: instrumentistes français et étrangers
dans différents domaines d'expression musicale, solistes,
professeurs de conservatoires, pédagogues, écoles
de musiques / masterclasses, luthiers, écoles de lutherie,
médecins, médecine des arts, rhumatologues, orthopédistes,
ostéopathes, étiopathes, thérapeuthes chinois,
kinésithérapeuthes, associations, écrivains
traitant du rapport avec l'instrument ou avec la lutherie à
cordes frottées et portés, rédacteurs de
magazines spécialisés, acousticiens, labos d'acoustique
musicale, spécialistes de l'oreille, psychologues ...
Je me suis assez vite aperçu, qu'il y avait un grand
vide dans la connaissance de cette question de la tenue. Chaque
corporation ou secteur d'intervention manquait de données
d'appréciation, parfois très sévères.
Les professeurs de violon et Alto ont parfois des idées,
mais les leurs et aucune autre, qu'ils veulent faire appliquer
pour leurs élèves petits ou adultes et ont des
difficultés à comprendre qu'en fait si l'on peut
effectivement préconiser une manière d'aborder
l'instrument, le corps ne réagit pas de la même
façon et ce qui conviendra très bien à
l'un sera un martyr pour un autre: conformation des membres,
épaules, maxillaire, hauteur du cou, clavicule, musculatures
dorsales, de la coiffe, des bras, des mains.
Ce qui va faire la singularité expressive de chaque musicien
passe beaucoup par sa singularité physique. En fonction
de ce que la nature lui a donné il produira du son d'une
manière différente d'un autre: certains auront
beaucoup de facilité pour éxécuter des
staccato volants, des sautillés ou autres spicatos, d'autres
ayant des mains très mobiles focaliseront davantage leur
jeu sur des nuances ou virtuosité de manche.
En principe chaque enseignement tend vers les mêmes buts,
mais dans les faits, le jeu en liaison très étroite
avec des données auditives, le timbre et l'émission
de l''instrument ( rapidité ou non - la possibilité
offerte par l'intrument de jouer très doucement ou non),
avec l'ensemble de paramètres physiologiques et de controles,
le musicien deviendra distinct d'un autre.
L'école russe en particulier, très exigente, considère
qu'il est normal d'avoir mal lorsqu'on arrive à des résultats
de très haut niveau, c'est le prix à payer!
On
sait ce qu'il est advenu de la carrière de Maxime Vengerov
après avoir eu des années glorieuses!
Pour avoir été
éduqués dans ce sens, notamment avec ce modèle
de virtuosité russe si flamboyante, beaucoup de violonistes
et altistes considèrent que c'est effectivement normal
et ne veulent rien dire des douleurs qu'ils éprouvent
lorsqu'ils ont des services ou répétitions trop
longs, ou qu'ils travaillent chez eux en faisant un forcing
acharné pour arriver à surmonter des difficultés
terribles comme certains Caprices de Paganini, concertos ou
autres, cela ferait très mauvais effet et pourrait nuire
gravement à leur carrière. Ils vont consulter,
le plus souvent en secret et souffrent en silence.
Je veux leur dire, que dans la plupart des cas rien n'est perdu
pour eux et que la conjonction: étude très soignée
de leur position, soins médicaux appropriés,
plaisir retrouvé de jouer, transformera leur vie de musicien.
Au fil du temps, avec l'expérience vécue je crois
avoir acquis un savoir faire assez solide pour détecter
presque immédiatement ce dont a besoin l'instrumentiste.
La plupart du temps les problèmes de justesse, sonorité,
liberté de l'archet, tensions, douleurs excessives, (déjà
rencontrés chez des étudiants), coexistent et
s'ajoutent les uns aux autres de façon à ce que
l'instrumentiste ne se retrouve plus avec lui même, ce
qui engendre souvent une sorte de sentiment de culpabilité
de ne pas pouvoir faire coincider sa volonté (imagination,
connaissances techniques, sentiment expressif) avec le jeu en
situation réelle !
Cette dichotomie a des effets très perturbateurs sur
la personnalité tant au plan musical que psychlogique,
voire dévastateurs.
Ma plus grande fierté est d'avoir résolu pratiquement
tous les problèmes qui se posaient à moi, lors
de l'étude de la position des instrumentistes, depuis
le début de mon activité. Il est arrivé
au début que je m'y reprenne à deux fois pour
quelques uns, mais depuis plusieurs années, les instrumentistes
repartent immédiatement totalement comblés et
me recontactent pour me dire que leur sonorité s'est
transfigurée qu'ils jouent sans douleurs et me remercient
chaleureusement.
Pour moi qui joue du violon et qui suis exposé aux mêmes
problèmes que les instrumentistes auxquels je propose
mes services, c'est une immense satisfaction de recueillir cette
reconnaissance de leur part, c'est un formidable moteur.
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Depuis
combien de temps exactement faites vous des mentonnieres sur mesure
?
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Jacques.Gay - Depuis 1980.
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Vous
avez commencé par réaliser des mentonnières
pour les grands luthiers français, c'est bien ça
?
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Jacques.Gay - Oui, après avoir
concrétisé dans la pratique les problèmes
qui se posaient avec autant de méthode que possible et
leur avoir apporté des solutions d'abord empiriques puis
progressivement (en 2 ans) nettement plus satisfaisantes, je
me suis lancé. J'ai d'abord rencontré quelques
luthiers pour leur proposer mes services: Jean Luc Siret à
Toulouse, puis Jean Yves Rouveyre à Valence puis à
Lyon, Schmitt à Lyon, Vatelot, Boyer, Millant, Quenoil,
Sabatier, Lannes, Camurat, Tinel, Pavie à Paris, auprès
desquels j'ai obtenu un très vif succès en 1 année
au terme de laquelle j'ai pris contact avec des luthiers internationaux,
mais toujours en privilégiant les luthiers de France.
Je suis devenu ami avec bon nombre de luthiers parisiens et
de province tels que Jean Bauer, Patrice Taconné et bien
d'autres qui m'ont contacté, mon travail étant
dés lors bien connu de la profession et des instrumentistes.
En 1980 j'ai notamment rencontré Geneviève Hoppenot
qui m'a fait faire un pas de géant dans la compréhension de la tenue instrumentale. Elle posait le problème,
mais sans pouvoir y répondre exactement et surtout sans
pouvoir garantir que ses propositions pouvaient convenir à
tous ses élèves. Elle voulait que j'applique un
principe de tenue du violon plus horizontal en ayant le moins
possible recours au coussin ou épaulière - tenue
d'archet, bras plus haut, pour une meilleure mobilité.
Je me suis " trituré le ciboulot" pendant des
mois et réalisé une quantité de modèles
dans le sens de ce principe, jusqu'à la limite de l'excès,
pour finir par comprendre qu'elle avait raison mais partiellement
seulement.
Lorsque j'ai entendu un jour Tibor Varga, élève
de Enesco ( comme Yehudi Menuhin que j'ai également rencontré),
parler lors d'un entretien radiophonique sur France Culture,
j'ai eu la révélation des paramètres qui
me manquaient pour commencer à entrer pleinement dans
le vif du sujet. Il disait qu'en entendant la sonorité
souple et fluide de son maitre, avait germé le besoin
incoercible de percer le secret de cette sonorité inimitable,
alors qu'avec le même violon, lui n'arrivait pas à
obtenir ce son inégalable. Un soir assis sur son lit,
se remémorant une phrase qui rendait pour lui la différence
la plus vive, il a soudain compris que chaque note est associée
à une intention qui induit un synchronisme archet / nuance
sur la note. Une
simple nuance sur la note correspondant
à une"
amorce de vibrato" lui a permis de comprendre
qu'il n'y avait pas que des notes "jouées justes"
et d'autres "vibrées" mais l'existence d'une
palette de "vitesses de vibrato", longueurs, nombres
d'oscillations ( paires ou impaires) qui font toute la différence
entre un jeu souple et vivant, quasiment interactif avec le
parlé de l'archet et un jeu terne insatisfaisant dans
lequel le vibrato n'est pas correctement maitrisé et
qui n'apporte le plus souvent à
l'expression qu'un sentiment convenu, et encore dans le meilleur
des cas, lorsque le vibrato n'est pas bêlant !
Cette prise de conscience m'a permis d'observer chez de nombreux
violonistes qu'ils pratiquaient le vibrato sur le mode marche
arrêt, moi même je me suis trouvé dans ce
cas.
Cette révélation m'a permis de compléter
et de nuancer les propositions de Madame Hoppenot, et je peux
dire que dés lors, je savais faire une bonne mentonnière
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Avez-vous
pu vous extraire vous même de ces habitudes acquises chez
beaucoup d'instrumentistes, dont il est difficile de se débarasser
et comment avez-vous pu mettre en pratique pour les autres ce
que vous avez perçu et appliqué pour vous même
?
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Jacques.Gay - Justement,
c'est cette difficulté qui est à l'origine de
ce qui m'est apparu comme une grande découverte. Parfois
il faut en baver pour parvenir à passer un cap ! C'est comme un puzzle dont il manquerait un élément
pour pouvoir l'adresser un cadeau et que l'on retrouve soudain.
C'est surtout le vibrato bêlant, banal ou vulgaire qui
m'a interpellé et aiguisé ma conscience de m'en défier comme de la peste.
Avec l'expérience de la tenue instrumentale
que j'avais mis au point avec Madame Hoppenot (
c'est elle qui a écrit le livre: " le violon intérieur"),
j'ai compris assez vite que la plupart des
violonistes (plus que les altistes) voulaient
garantir leur confort grace au coussin ou l'épaulière,
mais un grand nombre d'entre eux ne prenaient pas en compte
la stabilité de l'appui sur la clavicule, ayant de ce
fait un vibrato aléatoire quasi vertical, dont l'effet
mécanique (dans le meilleur des cas, car le plus souvent
il est incontrolable) est en partie du à l'effet de bascule.De
ce fait, ils ne pouvaient pratiquer le véritable vibrato,
celui qui est horizontal, volontaire qui module la hauteur de
la note et consitue la base de l'expression de la note vivante synchronisée avec l'archet. Cela peut paraitre évident à beaucoup
de violonistes et Altistes, mais je puis vous assurer que dans
la pratique ce n'est pas le cas du tout pour beaucoup de ceux
qui m'ont consulté, y compris des instrumentistes confirmés ! et j'ai fait plus
de 4 000 mentonnières à la main depuis le début
de mon activité.
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Peut-on
estimer que ce défaut très répandu est à
l'origine de frustrations et de tensions chez les instrumentistes
à cordes frottées portés comme l'Alto et le Violon ?
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Jacques.Gay - Je suis tout à fait d'accord avec vous. C'est sans
doute l'un des points qui est le plus à l'origine du
blocage de l'ensemble d'autres synchronismes, comme le sautillé,
la longueur d'archet, la vitesse d'éxécution,
les démanchés, double cordes périlleuses
( la montagne inaccesible pour beaucoup) etc...
Beaucoup d'instrumentistes restent accoutumés à
cette limitation de leur jeu, s'en rendant compte ou non d'ailleurs.
Ayant pris conscience de la pourtant évidente relation
entre l'appui claviculaire et la qualité de la sonorité,
beaucoup d'instrumentistes qui ont adopté ce principe
que je considère élémentaire, et donc la
position que je leur ai proposée, se sont placés
sur le bon chemin et ont éliminé les tensions,
retrouvant des sensations hautement satisfaisantes de "passer"
des traits ou des phrases qui représentaient auparavant
des écueils insurmontables sans qu'ils comprennent exactement
pourquoi.
Le secret de la libération pour ces instrumentistes consiste
bien à établir avec chaque note émise une
relation vivante.
Pour y parvenir il faut déjà prendre conscience
de cela et se le représenter comme un facteur mutiplicateur
de sensations pour mieux l'intégrer définitivement.
Ensuite lorsqu'on a adapté la position, ce principe élémentaire
place d'un coup le musicien sous les meilleurs auspices possibles
afin de pouvoir jouer en " passant les caps difficiles
" de ces synchronismes auparavant insurmontables, qui font
la différence.
L'instrumentiste peut commencer à voir enfin plus loin
musicalement que ce pensum qu'il s'infligeait de répétitions
interminables des mêmes traits insatisfaisants.
Naturellement
il existe plusieurs autres sources de tension, liés à
des secteurs d'expression ou la technique joue un rôle
primordial ! dans tous les cas la bonne position qui
se "fait oublier" facilite les choses et permet à
l'esprit de mieux se concentrer et rester plongé dans
la musique.
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Vous
semblez accorder encore plus d'intérêt au plaisir
de jouer qu'au confort à proprement parler ?
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Jacques.Gay - Il s'agit de restaurer le confort,
soit, mais bien au delà, de restaurer le confort tout
en permettant de revenir sur la voie de "progrès
épanouissants". Le caractère roboratif de
l'expression vivante retrouvée et du plaisir de jouer
est dans bien des cas la source principale de détente
et de réduction de ces tensions terribles que peuvent
ressentir les instrumentistes qui n'atteignent pas leur but
autrement que par un travail besogneux et entêté,
bien que celui-ci puisse donner des résultats incontestables,
mais au prix de quels efforts et tensions!
En fait, plus encore que la rigueur et la méthode, oui
je pense que c'est le plaisir de jouer qui détient le
plus de levain pour rendre la musique attrayante et c'est pourquoi,
il faut arriver à oublier la notion de position après
avoir fait toutefois le nécessaire pour s'en libérer.
Avec le plaisir de jouer, le panorama expressif se déploie
naturellement vers de nouveaux horizons de progrès ou
d'exploration.
La Callas disait " pour bien chanter, il faut avoir de
bonnes chaussures", si l'image est forte et parait un peu
excessive, il est beaucoup évident de l'adapter avec
la tenue du violon et à l'alto dans sa relation avec
l'instrumentiste.
Bien sûr il y a eu Paganini, qui jouait sans mentonnière,
mais à part quelques exceptions, musique baroque notamment,
depuis Louis Spohr, contemporain de Beethoven, on peut difficilement
faire l'impasse sur la question de la tenue, il y a trop de
choses en jeu, tant au plan de la qualité musicale, du
temps consacré à entretenir sa technique qu'au
plan de la santé.
En effet la santé, est bien ce qui compte finalement le plus, lorsqu'on a atteint un point de non retour avec
des douleurs récurrentes difficiles à traiter,
qui peuvent survenir très tôt, si l'on n'y prend
pas garde. J'ai vu beaucoup de jeunes gens travaillant beaucoup
avec une position déplorable et ayant des douleurs plus
ou moins infernales. Dans la majeure partie des cas, chez les
jeunes, la simple correction de leur position a éliminé
aussitôt les douleurs: couple tension tendineuse physique
/ tension par peur de mal faire. Chez les personnes plus agées
qui ont pratiqué leur instrument avec une position inadaptée
ayant installé des douleurs tenaces, le problème
est différent, il faut corriger sur deux plans: la tenue
de l'instrument avec la réadaptation que cela suppose
et traiter l'affection sur le plan clinique.
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Les
instrumentistes ayant des douleurs depuis plusieurs années
sont-ils soulagés rapidement ?
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Jacques.Gay - Après
la correction de leur position, je me suis rendu compte qu'ils
ont une facilité de réadapation toujours rapide
qui est directement en rapport avec le soulagement qu'ils éprouvent
immédiatement à pouvoir régler les difficultés
techniques qu'ils connaissent particulièrement bien.
Dans certains cas, le corps
peut refuser une position et en accepter une nouvelle, ce n'est
pas pour autant que le problème est totalement réglé,
pendant un temps la
nouvelle position corrigera la précédente ( exemple
pincements latéraux C5 C6 C7 ) mais un nouveau problème
surviendra tôt ou tard. Plusieurs facteurs peuvent être
favorisants ou handicapants lorsque la positions est changée,
les chaines tendineuses et musculaires ayant été
habituée à travailler selon certaines conditions.
Le mieux selon moi est de rectifier de suite la position pour
optimiser la position idéale et accompagner le plaisir
retrouvé de jouer que j'ai généralement
constaté par des exercices de yoga / bu qi - massages
de qualité ( attention pas n'importe quoi ) - régîme
diététique que je recommande - boire plus d'eau,
plus alcaline: Vichy Saint Yorre, pour limiter l'acide urique
Pour les douleurs locomotrices tenaces, pincements, pérarthrite,
capsulite, tendinite, arthrose avec formation calcique, le problème
est plus sérieux: il faut consulter et traiter, se ménager,
du repos, préserver la mobilité des rotations
par les exercices appropiés, des massages précis
et les traitements de gens très compétents.
A ce titre je me suis rapproché de l'association considérée
à juste titre comme la plus compétente en France,
constituée pour 1/3 de médecins rhumatologues
éminents et de patients atteints d'affections sérieuses
qui connaissent admirablement leur sujet.
J'en dirai plus dés le début 2009 après
avoir pu confirmer l'intérêt pour les musiciens
atteints de problèmes justifiant une prise en charge
médicale, de consulter auprès de ce groupe de
praticiens. Sachez déjà qu'ils sont jeunes, se
tiennent informés et font des formations continues qui
leur permettent de se tenir vraiment
au fait des traitements les plus efficaces.
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Nous
savons tous que vous avez réalisé des mentonnières
pour les plus grands violonistes classiques, surtout par l'intermédiaire
d'Etienne Vatelot, notamment ?
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Jacques.Gay - Oui c'est exact, mais j'ai aussi réalisé directement
des mentonnières et réglé leur position
pour les violonistes de jazz. J'ai travaillé pour tous les intrumentistes à cordes qui me le demandaient,
tous genres et niveaux confondus avec un égal souci de
bien faire, qu'ils soient Henryk Szeryng, Stéphane Grappelli, L.Subramaniam,
Anne Sophie Mutter, étudiants, Shlomo Mintz, violonistes
amateurs, Itzhak Perlman, musicien folk, Isaac Stern, 1er prix
de Paris, Maxime Vengerov, violonistes et altistes courants
d'orchestre, Didier Lockwood, quatuor, Régis Pasquier,
solistes, Amoyal, français ou étrangers ... Beaucoup
de violonistes ou altistes jouent sur mes mentonnières
sans que je les connaissent, l'ayant acquis par l'intermédiaire
de Etienne Vatelot / Jean jacques Rampal, le plus souvent ou
par d'autres luthiers célèbres.
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Comment
faites vous dans la pratique avec les musiciens qui vous sollicitent
?
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Jacques.Gay - D'abord on communique par téléphone,
pendant une heure environ, selon les cas. Je
les écoute et leur suggère de se poser la question
sur eux mêmes, de ce qui ne va pas, de ce qu'ils ressentent
profondément, de s'efforcer de formuler autant que possible
ce qui se passe dans leur jeu et leurs sensations, afin de me
procurer des indices me permettant de travailler plus efficacement
lors de leur venue.
Je leur donne les conditions: à savoir ils doivent venir
chez moi où ils sont hébergés et nourris
afin qu'ils se sentent comme chez eux en situation très
relaxée. En général je leur suggère
de consacrer trois jours pour être vraiment sûr
qu'ils repartiront totalement satisfaits, plutôt qu'il
persiste un léger doute qui pourrait continuer de semer
le trouble dans leur esprit après leur retour. Nous prenons
rendez-vous. J'essaye autant que possible de les arranger en
tenant compte de leur calendrier de concerts ou autre.
Généralement ils viennent en train ou
en avion pour les étarngers, je vais alors les chercher
avec leurs instruments.
Ensuite, dés leur arrivée, je les mets à
l'aise, ils jouent à leur manière, soit les pièces
en cours de travail / répétitions, soit ce qu'ils
veulent mais avec le souci de conserver bien à l'esprit
qu'ils sont là pour corriger leur position, non pour
aucune autre raison et je les observe. Nous parlons, je leur
donne déjà des pistes globales applicables à
tous, ils rejouent en ayant conscience de ces nouvelles perspectives
qui s'offrent à eux, nous parlons de nouveau, je mets
le doigt de façon plus précise sur les points
que j'ai détectés, et très fréquemment,
ce sont les mêmes erreurs qu'on retrouve, ils rejouent
jusqu'au point d'établir un climat relationnel autant
de confiance que de relaxation, ce qui est capital pour la suite
du temps passé ensemble où ils vont avoir eux
aussi à fournir un gros travail sur eux mêmes tant
pour apprécier les différences entre les solutions
que je leur soumets qu'en jouant plus que de coutume, ce pourquoi
l'aspect de relaxation confiante est si important. Un repas
pris ensemble contribue efficament à cette nécessaire
détente.
Après celui-ci, dans tous les cas je mobilise l'attention
de l'instrumentiste sur la nécessité de l'appui
claviculaire.
Ensuite, après qu'il ait accepté et intégré
ce principe, ce qui n'est pas toujours très facile, car
la sensation de sécurité que leur offre le coussin
s'oppose dans 40% des cas à cette décision de
modifier leur appui triangulaire: > 1 appui claviculaire
- 2 appuis thoraciques, qui sera désormais plus mobile
sur le thorax, bien qu'en appui sur la clavicule, on passe à
la phase d'essai de formes très différentes pour
concrétiser de façon nette les directions possibles
ou impossibles, déjà en terme de confort et d'angles
et vérifier les sensations, la bonne position du cou dans
le but primoridal d'éliminer les tensions ou de les limiter
au maximum .
Après cette étape cruciale et déjà
6 à 7 heures passés ensemble, dans laquelle j'ai
beaucoup à observer le corps , la façon de se
tenir, et percevoir les sensations parfois presque non dites
des instrumentistes pendant qu'ils jouent et essaient, on parle
encore et on passe à une phase de première décision
d'orientation si je sens que je tiens suffisamment le bon bout
au niveau du règlement de la position en terme d'angles:
longueur et positionnement en hauteur du bras droit, angle d'attaque
des cordes, position de l'appui par rapport à l'axe de
l'instrument, hauteurs droite gauche de la mentonnière,
hauteur et bonne position du cou, positionnement de l'appui
de la mentonnière sur l'instrument lui même, solutionnement
du problème de hauteur par rapport au cordier dans de
nombreux cas, forme interne de la mentonnière, accès
à différentes positions sur celles ci et bien
sûr choix du bois. J'utilise de très beaux bois,
mais le plus souvent lors de la première ébauche
j'utilise un beau bois certes mais avec le souci de pouvoir
le trvailler sans trop de difficultés et de ne pas avoir
à lui faire subir de traitement qui retarderait les premiers
essais sérieux...
Je réalise ensuite une première ébauche
juste la face qui est fixée sur un violon pour essais.
L'instrumentiste joue, on affine, il rejoue, on affine !
Lorsqu'on a atteint un degré de qualité assez
nette, la mentonnière est fixée sur son violon,
toujours à l'état d'ébauche sur sa face
antérieure et l'instrumentiste considére que cette
mentonnière est pratiquement déjà la bonne,
on adapte la position du coussin avec toute sorte de subterfuges
c'est le plus souvent ce que je fais pour ne pas trop modifier
les sensations et créer un trouble dans le jeu qui perturberait
l'ensemble du travail réalisé, mais parfois aussi
on le change ou bien on le retire purement et simplement.
Il joue ensuite comme en situation de concert ou de concentration
maximum pour mettre le plus de sensations possibles à
l'épreuve de ce premier essai décisif. Pour cela
il peut changer de pièce pour retrouver une acoustique
connue ou approchante. Je le laisse livré à lui
même pendant au moins une demi heure.
Pendant ce temps là, je commence à travailler
sur une réplique soit identique comportant des différences,
soit un autre principe aboutissant à un résultat
similaire afin que l'instrumentiste puisse comparer. Il faut
noter qu'on peut aboutir aux mêmes très bons résultats
en adoptant des formes de mentonnières très différentes,
aussi étrange que cela paraisse.
Pendant les comparaisons successives des modèles, les
informations récoltées me permettent d'affiner
encore mieux l'ensemble des paramètres de formes sur
les deux ou trois modèles que je suis amené à
réaliser. de cette façon, l'instrumentiste et
moi même sommes toujours en action tendus vers l'objectif
d'optimisation maximum. C'est pourquoi, lorsque l'instrumentiste
repart, il est toujours entièrement satisfait, que ses
mentonnières soient ou non finies. généralement
il repart avec une et reçoit l'autre par la Poste quelques
temps après.
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Quels
sont vos tarifs ?
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Jacques.Gay - En général, je prends 160 € par jour tout
compris (tarif
2008), pour
9 à 10h de travail, souvent plutôt 10 à11h
en fonction des circonstances.
Parfois, j'ai affaire à des étudiants
qui sont vaiment trop démunis et je leur applique un
tarif de complaisance, parfois,
les problèmes à résoudre sont très
aigus et je dois réaliser 3, 4 ou 5 mentonnières
avant de trouver la solution et en ce cas le tarif est réévalué
en fonction du travail à fournir et de la qualité
des bois, des traitements à réaliser, de la qualité
du vernis au tampon. Il ne m'est pas arrivé très
souvent d'avoir autant de travail pour la même personne,
mais c'est arrivé. En ce cas l'intensité et la
charge de travail est telle que j'en ressort totalement épuisé,
et de plus je dois finir les mentonnières pour les envoyer
plus tard après avoir laissé sécher les
vernis au tampon et avoir récupéré, ne
pouvant pas honorer d'autres rendez-vous pendant ce temps
Dans tous les cas, nous nous entendons toujours avec l'intrumentiste,
car il constate que je me livre totalement à son cas
et il sait qu'il repart avec la solution à son problème
de position ce quiest pour lui comme pour tous ceux que j'ai
rencontrés une immense évolution. Nous restons
d'ailleurs en contact, sur le plan musical ou humain, mais nous
ne parlons de la position que pour dire qu'ils n'y pensent plus,
car leur problème est toujours réglé.
Je
vous remercie pour cet entretien très complet et instructif.
Jacques Gay
C'était un plaisir, Il m'a permis aussi de faire le point
et je vous
remercie de m'en avoir donné l'occasion.
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mentonniere.com
est un site de www.violon.org
Activités musicales
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Jacques Gay
en 1980
Début de l'activité de création
mentonnières de violon
et au passé ...
En 1968
A
la sortie de l'école Boulle juste avant d'entrer
dans l'équipe CYRNE ARTE en qualité
de sculpteur sur bois (mon atelier à Boulle)
et responsable des aménagements d'accueil du
public du Festival Cyrne Arte.
Ce festival de musique de chambre, très soutenu
par André Malraux et le Baron de La Grange,
spécialiste de Mahler, était le second
Festival de musique classique de France en importance,
dixit Maurice Fleuret alors critique de presse dans
le domaine musical, devenu en 1980 directeur de la
Musique au Ministère de la culture.
A cette époque j'ai été en contact
avec de grands musiciens comme Kempf, Richter, Jean
Bernard Pommier, Jean Moulières, le quatuor
Via Nova, Maurice Bourgues, Michel Portal et bien
d'autres.
Mon attirance pour le monde classique remonte à
ces trois années passées au service
de ce Festival et du groupe, alors que né de
père musicien, responsable de l'excellent orchestre
de l'Olympia, j'avais plutôt grandi dans l'environnement
des grands ensembles de jazz. |
en
1989
A cette époque
plus de 3000 mentonnières avaient déjà
été réalisées.
Parallèllement à
mon activité dans le domaine de la position
instrumentale, j'ai beaucoup joué du violon
et crée en 1989 un Festival de violon improvisé
auquel ont été conviés de nombreux
violonistes de jazz européens réputés
depuis cette première édition.
Le premier festival jazzaparc a duré 14 jours
en Aveyron près de Najac + 3 jours simultanés
au Festival de Pescara en Italie.
En Aveyron, Radio-France partenaire du festival avec
France Musique, France Inter et france Culture venait
pour la première fois dans ce département
pour enregistrer sons et images rediffusés
en semi direct.
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en
1990
Nombreux contacts avec des violonistes allemands,
classiques et jazz
Les rencontres avec de merveilleux violonistes
de jazz m'ont beaucoup appris sur la tenue instrumentale
dans la période 1990 - 1994. En fait j'ai
compris davantage de points essentiels avec le
jazz et l'improvisation car ils nous amènent
à des démanchés inhabituels
si l'on veut obtenir une sonorité et un
langage originaux, ce qui oblige à se forger
une technique personnelle. Face à ces nécessités,
j'ai éprouvé pour moi même
le besoin tenace d'acquérir une meilleure
position autant pour les démanchés
, les positions difficiles que pour jouer longtemps
sans aucune douleur.
en
1991
Ici
dans la cabine de mixage du Festival
en 1992
Création d'un centre
de violon réalisant des Festivals, Concerts,
Stages et masterclasses, puis en 1998, des retransmissions
internet de concert live (Rencontre L.Subramaniam
Carmona).
Le Centre Violonis qui accueille les violonistes
et altistes.
et son amphithéâtre de verdure de
1000 places, siège du Festival.
Création d'un orchestre européen
de violonistes improvisateurs "Jump",
(Jazzaparc unité midi pyrénées).
Cette région étant le siège
du Centre Violonis, organisateur.
en 1993
Un peu moins de mentonnières réalisées
depuis cette période, mais un affinement
constant des critères de bonne tenue instrumentale
jusqu'à la détermination précise
des caractèristiques de modèles
les plus appréciés.
L'Evènement marquant
de cette année a été le 85ème
anniversaire de Stéphane Grappelli dont
celui-ci m'a confié l'organisation avec
un orchestre de violonistes de jazz européens
rassemblé l'année précédente
et dont il avait admiré la teneur.
Stéphane Grappelli étant à
Tokyo pendant un mois et demi avant le 26 Janvier
date de son anniversaire organisé avec
la ville de Toulouse et prévu à
la Halle aux grains avec la présence de
Jacques Delors, a été très
attristé de constater les défaillances
de certains services culturels de ce pays, à
cause desquels cet anniversaire auquel il tenait
tant, en cette année de publication de
ses mémoires lui a été confisqué.
(sic)
En effet les violonistes avaient composé
une oeuvre à partir des traits marquants
de la carrière du grand musicien: Grappellissimo
ou "Hommage au marquis de l'air", (lui
qui voulait être réincarné
en oiseau!).
Jacques Gay en 1997
Entre
1993 et 2006
J'ai réalisé de nombreux concerts
avec des violonistes: Jean Pierre Catoul, L.Subramaniam,
Ulli Bartel, Pierre Blanchard, Mic Oeschner, Stéphane
Grappelli, et leurs accompagnateurs pianistes,
bassistes, guitaristes et autres instruments,
avec des musiciens de l'Inde, avec des guitaristes,
Juan Carmona, Valérie Duchateau, avec des
trompettistes, Maurice André, avec le Big
Band de l'Olympia. Je suis très fier d'être
arrivé à reconstituer ce merveilleux
orchestre, été 2006 en hommage à
mon père disparu qui en était le
leader, lors d'un concert mémorable du
5 août 2006 au Théâtre de Verdure
de ma propriété.
Un concert spécial avec jean Luc Ponty
est en préparation pour 2007 à l'Olympia avec ce Big Band de l'Olympia
nouvelle version
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mentonniere.com
est un site de www.violon.org
Album
Photo
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Jacques Gay à l'atelier
Vue sur l'atelier
2 mentonnières spéciales ,
l'une en onde d'if, très difficile à travailler,
rouge dorée,
l'autre en érable ondé plus dorée
Jacques Gay en 1994 dans le studio
Vue sur le bureau,
à côté d'une salle de musique au plafond
en voute méplate,
propice à la pratique de l'instrument en raison de
la beauté plastique du son.
Amphithéâtre de verdure du centre violonis,
vue plongeante
Atelier et Studio (à gauche) - Vue sur tour et façade
ouest
en 1980
en 1993
en 2007
en 2009
en 2013
Ici avec un violon de Francesco Gobetti de 1714
En 2013 après le Festival de Juillet qu'il a organisé.
en 2013. derrière lui le livre sur le formidable violoniste Michel Warlop auquel il a participé
" Michel WARLOP GENIE du VIOLON SWING " editions l'Harmattan
et le fameux violon de Francesco Gobetti de 1714 qui a une superbe sonorité.
Le fameux instrument de Francesco GOBETTI de 1714 est dans un état de conservation incomparable.
Cet instrument acquis en 1920 appartenait au premier violon de l'Orchestre du Capitole de Toulouse.
L'instrument est resté au poste de premier violon de l'orchestre durant 45 ans sous la direction de Michel Plasson
et a participé sous sa baguette à la plupart des enregistrements de l'Orchestre auprès du prestigieux label EMI.
Ce violon qui a incontestablement été entretenu avec un soin très attentif sonne admirablement bien.
La mentonnière, modèle de Charles Voiry
Elle a été retouchée par Jacques Gay de façon à s'adapter au millimètre près au violon, (bord / cordier)
et à la position de Jacques Gay qui joue l'instrument depuis 2012,
(rapprochement de 5 mm du centre du violon)
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Jacques Gay et son ancien Vuillaume en compagnie de Pierre Boussaguet contrebassiste de jazz
Photo prise le 25 Mars 2010
Jacques Gay en 2016
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